mardi 13 mars 2018

EM. Sahara Occidental occupé : une semaine d'arrestations et manifestations


Le 19 février 2018, Malainine Sine lycéen sahraoui de18 ans a été enlevé sur la voie publique par trois policiers marocains en civil, à environ 200 mètres de son domicile quartier les appartements rouges à El Aaiun. Il a été inculpés 23 février pour avoir lancé des pierres.
Pendant 48h de garde-à-vue il a été interrogé et torturé en vue de l’obtention d’aveux, puis il a été présenté au juge d'instruction du tribunal de première instance à El Aaiun
La famille Sine est inquiète parce qu’une détention de leur fils, footballeur talentueux, pourrait détruire ses espoirs d’évoluer et jouer à un haut niveau. Le juge d’instruction a fixé le procès au 6 mars.

Le  24 février, 40 ex-travailleurs du port de Boujdour ont manifesté à proximité du port contre leurs expulsions et leur écartement du travail. Ils demandaient à être ré-embauchés.
Ils ont travaillé comme porteurs de poissons de 2013 à 2017 et ont été licenciés en août 2017 sans explication.
Ils déchargeaient les cargaisons des bateaux vers les camions et selon eux cela représentait le déchargement de 3 600 caisses de poisson chaque jour.
Les revendications des manutentionnaires n’ont pas été entendues. 6 manifestants ont été blessés lors de  l’intervention de la police marocaine. 
Les 16 bateaux inscrits dans le port appartiennent tous aux colons marocains.

Le 25 février, dans le quartier Zemla de El Aaiun, 50 jeunes sahraouis ont pris part à des manifestations marquant le 42ème anniversaire de la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique. Les slogans et pancartes dénonçaient l'Accord de pêche entre l’UE et le Maroc. Les policiers marocains les ont dispersés de force. 7 manifestants ont été arrêtés et 20  ont été blessés.
Après 72h en garde-à-vue, les 7 ont mis en liberté provisoire sous contrôle judiciaire jusqu'au 26 mars, date de leur présentation devant le juge d’instruction.
Ils sont : Abidin Bougzatni, 20 ans ; Omar Lbhaih, 18 ans ; Mohamed Guergar, 19 ans ; Othman El Moussaoui, 18 ans ; Mohamed Mraizig, 19 ans ; Hassan Daoudi, 21 ans ; Zerouali Hamma,  17 ans.
Pendant la comparution devant le juge d’instruction, la police marocaine a bloqué les rues menant à la cour d’appel pour empêcher aux familles des détenus d'accéder au tribunal.
Les agents se sont rassemblés devant les portes de la cour et ont même empêché les fonctionnaires de rejoindre leurs bureaux. Un fonctionnaire a été agressé par des policiers.
Dans un communiqué, le syndicat régional de la justice a vivement protesté contre l’état de siège imposé à la cour d’appel et contre les agressions  des fonctionnaires et cadres de la cour par la police. Le syndicat incrimine l’officier El Alji personnellement et exige l’ouverture d’une enquête judiciaire immédiate sur les faits.

Le 27 février à Essmara occupée, environ 100  Sahraouis ont manifesté pour commémorer le 42ème anniversaire de la RASD. Ils ont bruyamment protesté contre le pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par le Maroc et ses complices dans le monde.
Les forces d'occupation sont intervenues et ont jeté des pierres sur les Sahraouis qui résistaient à cette attaque. Elles ont aussi entravé les soins aux blessés.
3 femmes ont été blessées, dont Soukeina Jed Ahlu, présidente du FAFESA (Forum de l'Avenir de la Femme Sahraouie).
Lors de cette manifestation, deux  journalistes ont été attrapés par la police marocaine alors qu'il couvrait la manifestation. Ce sont Mohamed Joumaai  et Ahmed Essalami. Ils ont été relâchés après un interrogatoire d’une heure.

Équipe Média, Sahara Occidental occupé
El Aaiun, le 3 mars 2018