samedi 10 septembre 2016

Appel à libération immédiate de prisonniers politiques sahraouis



Appel pour la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis
du groupe de Gdeim Izik

Les 21 prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik sont incarcérés à Rabat-Salé, au Maroc, depuis novembre 2010, bientôt 6 ans, à plus de mille kilomètres de leurs lieux de résidence et de leurs familles, à plus de mille kilomètres de l’endroit où ils sont censés avoir commis les faits qui leur sont reprochés : le Sahara occidental, territoire non autonome occupé de force par le régime marocain depuis 1976.

En février 2013, leur procès devant un tribunal militaire a eu lieu à Rabat. Ils y furent condamnés à de très lourdes peines (de 20 ans à perpétuité), sans autre preuve que des aveux obtenus sous la torture, sans témoins, sans indice matériel, sans autopsie des corps des victimes, avec le refus du Président du tribunal de donner suite à leurs dénonciations de tortures et de viols. Un jugement inéquitable, dénoncé par de nombreux observateurs au procès, par les ONG comme Amnesty International, Human Rights Watch, l’Association Internationale des Juristes Démocrates, le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme, en France par l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture), le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) ou le CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement), et par les associations marocaines de défense des droits humains, l’AMDH et l’ASDHOM.

Mais cette injustice est amplifiée par d’autres éléments : les pourvois en cassation déposés par les avocats au lendemain du procès auraient dû, selon le code de procédure pénale marocain lui-même, être instruits dans un délai maximal de trois mois. Ce n’est finalement que le 27 juillet dernier, soit plus de trois ans plus tard, que la Cour a annoncé la cassation du procès. Ce maintien prolongé en détention, sans justification, est inique.

Il y a ensuite la motivation donnée à la cassation du procès de 2013: l’incompétence de la juridiction militaire. Or, si incompétence il y a, elle existe depuis l’origine, c’est-à-dire depuis le mandat d’amener d’El Aïoun à Rabat émis par un juge d’instruction militaire ; ce mandat est donc nul et non avenu pour les 21 détenus, de même que le mandat de dépôt émis lui aussi par le juge d’instruction militaire.

Après cette annonce de la cassation, le maintien en détention des 21 de Gdeim Izik est donc totalement arbitraire. C’est pourtant le moment qu’a choisi l’administration centrale des prisons marocaines pour déménager le 31 août, sans préavis, les militants sahraouis vers la prison d’El Aarjate, située à une dizaine de kilomètres, sans ménagement, en particulier pour leurs conditions de santé, et en confisquant leurs quelques biens. Leurs familles, qui avaient droit de visite quotidienne à la prison de Salé 1, ne l’auront plus qu’une fois par semaine d’après ce qui leur a été dit.

Bref, de nouvelles brimades et humiliations pour des prisonniers politiques dont le seul « crime » avéré est d’être actifs en faveur de l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et alors que tout ce que l’appareil judiciaire marocain a tenté de mettre en place est frappé d’invalidité. Les faux semblants ne servent qu’à gagner du temps. Ils doivent cesser. 
 
Les 21 prisonniers du Groupe de Gdeim Izik doivent être libérés immédiatement et sans condition !

Premières associations signataires, le 7 septembre 2016 :
Association de la Communauté sahraouie en France, Association des Sahraouis en France, AFAPREDESA (Association des Familles de prisonniers et disparus sahraouis), AFASPA (Associations française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique), Association des Amis de la République Arabe Sahraouie Démocratique, Droit Solidarité, Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental, CORELSO (Comité pour le Respect des Libertés et des droits humains au Sahara occidental), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples)